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  • Photo du rĂ©dacteurRomain Pilloud

Votre enfant vous Ă©coute đŸłïžâ€đŸŒˆ


La vie des personnes LGBTIQ+ compte


Le 9 fĂ©vrier prochain, nous votons pour pĂ©naliser l’homophobie. Ainsi, si cette loi acceptĂ©e, les propos et actes homophobes et biphobes publics seront illĂ©gaux et condamnables par la loi.


Pensez, quand vous rentrerez ce soir dans vos foyers, Ă  votre enfant. Peu importe son Ăąge, il est possible qu’il soit homosexuel ou bisexuel; vous n’avez aucun rĂŽle Ă  jouer dans ce fait et dans la dĂ©couverte de l’attirance de votre enfant, pas plus que lui/elle n’aura choisi ses sentiments. Par contre, tĂŽt ou tard, votre enfant va faire face Ă  la sociĂ©tĂ© avec cette rĂ©alitĂ©. Et ce sera difficile.


HĂ©las, je ne connais aucune personne homosexuelle qui n’ait pas subi, une fois dans sa vie, la consĂ©quence d’actes homophobes plus ou moins avouĂ©s. À l’école, on entend beaucoup l’insulte de «pĂ©dé»; dans le monde du travail, on est jugĂ© en regard de son orientation sexuelle; dans la rue, on est regardĂ© si l’on tient la main de son copain ou sa copine. Et des agressions verbales et physiques, il y en a dans la famille et dans la rue. Souvent, d’ailleurs, Ă  l’abri des regards.


Repensez Ă  votre enfant, en rentrant ce soir chez vous. Une potentielle victime de stĂ©rĂ©otypes ou d’agressions et qui lira, aujourd’hui ou plus tard dans sa vie, que l’on veut interdire l’homophobie
 Imaginez le soulagement! Cela ne va pas stopper d’un coup toute forme d’homophobie, mais elle sera considĂ©rĂ©e comme injustifiĂ©e et injustifiable.

Jusqu’à ce jour, elle est non seulement acceptĂ©e mais a des consĂ©quences, au regard du taux de suicide des personnes homosexuelles et bisexuelles, 2 Ă  5 fois plus Ă©levĂ© que pour les hĂ©tĂ©rosexuels. Je suis persuadĂ© qu’une telle loi peut aider un enfant ou un adolescent Ă  se sentir mieux dans sa peau en cas de doutes, et Ă  se sentir plus en sĂ©curitĂ© qu’il n’a pu l’ĂȘtre jusqu’à aujourd’hui.


Alors n’oubliez pas, en rentrant chez vous ce soir, que votre enfant vous Ă©coute vous et la sociĂ©tĂ© qui l’entoure. Il ou elle attend que vous vous dĂ©barrassiez de vos prĂ©jugĂ©s et vos stĂ©rĂ©otypes, a besoin que vous lui posiez la question «As-tu une copine ou copain en ce moment?» et que vous apportiez votre soutien Ă  la construction de son identité  mais a aussi et surtout besoin que vous votiez OUI Ă  la pĂ©nalisation de l’homophobie le 9 fĂ©vrier prochain. C’est un acte symbolique mais pas seulement; il sera utile lorsqu’il faudra rappeler aux homophobes que leurs propos ne sont plus considĂ©rĂ©s comme normaux et acceptables, qu’ils blessent et tuent, et qu’ils peuvent ĂȘtre condamnĂ©s pour ça.


Et si votre enfant n’est pas homosexuel, ce sera le cas d’un voisin, d’un ami, d’un cousin, d’un proche. Il y a des gens Ă  protĂ©ger contre la haine tout autour de nous. Alors n’oubliez pas de voter, pour tous ces enfants qui nous Ă©coutent et prennent exemple sur le comportement des adultes qui les entourent. Ces enfants vous seront reconnaissants. Suivant leur Ăąge, peut-ĂȘtre que certains vous demanderont dans quelques annĂ©es: «Dis, qu’as-tu votĂ© en 2020 lorsque les Suisses se sont prononcĂ©s sur la pĂ©nalisation de l’homophobie?»



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